Le milieu biophysique
La Tunisie du Nord-ouest se situe dans l’extension du massif montagneux de l’Atlas qui prend source au Sud du Maroc et se subdivise en deux grands alignements orientés Ouest-Est : l’Atlas Tellien qui suit le littoral méditerranéen et l’Atlas Saharien qui s’abaisse en arrivant au Cap Bon et au Golfe de Hammamet aux confins de la mer.
Entre le littoral Nord et la vallée de la Medjerda, le Tell septentrional se présente sous forme de trois alignements de moins en moins élevés en progressant vers le littoral et l’Est : les Monts de Kroumirie (culminant à 1000m), les Monts Nefza (culminant à 600 m) et les Mogods (culminant à 500m). Au Sud de ces Monts, se trouve la vallée de la Medjerda, alimentée par plusieurs oueds (Mellègue, Tessa, Béja, Zarga), puis succède la zone collinaire des Monts de Téboursouk entre la ville du Kef et le Golfe de Tunis : c’est le Haut Tell.
Plus au Sud, la Dorsale tunisienne s’étale d’Ouest en Est, des Monts de Tébessa à la frontière algérienne jusqu’au Cap Bon, sur le littoral Est. Elle se compose de chaînons montagneux qui alternent avec des plateaux escarpés et des dépressions. Les montagnes sont représentées les Djebels Chaâmbi (1544m), Semmama (1314m), Serj (1347m), Zaghouan (1295m) et Sidi Abderrahmane au Cap Bon (637m).
Au Sud de la Dorsale, l’Atlas Saharien se réduit à quelques unités montagneuses disséminées dans les hautes steppes : Djebels Mghilla (1378m) et Selloum (1373m).
La région des hautes steppes, à l’Ouest et des basses steppes à l’Est, est sillonnée d’Ouest en Est par des Monts isolés : Djebels Majoura (874m), Bouhedma (790m), Orbata (1165m) et Asker (608m).
Au Sud de Gafsa, les dépressions des grands Chotts marquent le début de la partie plane du Sahara. Au Sud des Chotts et jusqu’aux confins du Dahar s’étale le Grand Erg Oriental.
Les Monts du Dahar, les plaines de la Jeffara et d’El Ouara terminent le paysage de la Tunisie du Sud au bord de la méditerranée orientale avec l’archipel de Djerba.
Traits généraux du climat
La Tunisie, pouvant être classée dans la zone subtropicale méditerranéenne, présente un climat caractérisé par une alternance régulière de deux saisons fortement contrastées :
- Un été chaud et sec, de durée très variable, correspondant approximativement aux mois de juin, juillet et août ;
- Un hiver caractérisé par sa relative douceur et son humidité et qui constitue, dans le contexte méditerranéen, la véritable saison des pluies.
Les intersaisons (automne et printemps) sont des périodes transitoires où peuvent se produire, simultanément, quelques situations typiques d’hiver ou d’été.
De point de vue bioclimatique, la Tunisie est rattachée aux étages bioclimatiques méditerranéens. Elle est soumise aux influences méditerranéennes dont la dominance, au Nord de la Dorsale, attribue au climat de cette partie des caractéristiques méditerranéennes franches et l’affaiblissement au Sud laisse jouer les influences Sahariennes qui font alors apparaitre des caractéristiques subtropicales. Toutes les nuances climatiques séparant les régions typiquement méditerranéennes des régions désertiques s’y trouvent représentées.
Selon Emberger (1960), la Tunisie compte cinq étages bioclimatiques, allant de la plus aride à la plus humide en fonction des précipitations:
- L’étage désertique (Saharien), où les précipitations sont inférieure à 100 mm / an ;
- L’étage aride, où les précipitations sont entre 100 et 400 mm et où souvent deux sous étages l’un supérieur et l’autre inférieur sont distingués ;
- L’étage semi-aride, où les précipitations sont entre 400 et 600 mm/an et incluant deux sous étages l’un supérieur et l’autre inférieur;
- L’étage subhumide, où les précipitations sont entre 600 et 800 mm/an ;
- L’étage humide, où les précipitations sont supérieures à 800/an.
Certains auteurs, limitent l’étage humide à des précipitations comprises entre 800 et 1200 mm/an, pour préconiser un sixième étage où les précipitations seraient supérieures à 1200 mm : l’étage hyper humide.
A l’intérieur de chaque étage, des variantes thermiques sont décrites moyennant les valeurs de la moyenne des minimas des températures du mois le plus froid ou « m », ce sont les variantes chaudes (m> 7° C), douces (4,5<m<7° C), tempérées (3<m<4,5° C), fraiches (0<m<3° C),
Trois régions climatiques sont souvent distinguées :
- Le Nord de la Dorsale (régions telliennes et du Nord-est) qui apparaît comme un ensemble où dominent les processus climatiques méditerranéens, assurant, chaque année, l’avènement d’une saison humide, longue de 2 à 8 mois caractérisant l’originalité et l’individualité climatique du Tell. Durant cette saison, un surplus d’eau disponible pour l’écoulement est assuré en plus de la satisfaction des besoins de la demande climatique. Ce surplus, généralement modeste dans le Sud-est du Tell, atteint des quantités importantes dans le Nord et le Nord-ouest. Les étages bioclimatiques rencontrés sont, très localement, le per-humide (sommet de Djebel El Ghorra et Ain Zana), l’humide, le subhumide et le semi-aride surtout supérieur et secondairement inférieur.
- Le Centre de la Tunisie et la région du Sud-est (littoral du golfe de Gabès), apparaît comme une zone de transition entre le domaine méditerranéen et le domaine saharien. Cette position se traduit par l’alternance d’années à dominance climatique méditerranéenne avec des années où dominent les processus subtropicaux. La variabilité du climat dans cette région associée aux pressions anthropiques multiformes rend les écosystèmes de plus en plus vulnérables. Les étages bioclimatiques rencontrés sont très localement le subhumide, le semi-aride, surtout l’inférieur et parfois l’aride supérieur.
- Le Sud-ouest qui est caractérisé par une aridité constante, où dominent les processus climatiques sahariens qui traduisent un bilan hydrique très déficitaire et peu variable d’une année à l’autre. La demande climatique en eau est de 1600 à 1800 mm/an, alors que la pluviosité est souvent inférieure à 100 mm/an. Cette situation a été à la base du développement des systèmes de culture traditionnels dans les oasis (cultures étagées et brise-vents) où la demande en eau est inférieure de 50% à la demande climatique. Les étages bioclimatiques qui dominent sont l’aride supérieur et inferieur et le saharien.
Les caractéristiques thermiques
La température moyenne en Tunisie est influencée par le relief et la proximité de la mer. Au Nord de la dorsale, la température annuelle moyenne varie autour de 17°C. Elles varient au Sud de cette chaine de 18.5 à 19.5°C et atteignent même 21.5 C° dans le Sud-ouest.
Une étude de l’évolution de la température en Tunisie, sur la période 1961-1990, portant sur une quarantaine de stations du réseau d’observation de l’INM, a montré pour toutes les séries, une tendance à la hausse de la température moyenne annuelle ainsi que des températures minimales et maximales moyennes annuelles, à partir de 1975. Néanmoins, la reprise de l’étude sur quatre séries de données plus longues (entre 60 et 90 ans) n’a pas confirmé la même tendance. Malgré cela, les scénarios de l’IPCC, développés en 1995, laissent prévoir, une augmentation potentielle de la température de 1,3 à 2,5°C, à l’horizon 2100. Les dernières simulations de l’IPCC confirment ces tendances, et débouchent même sur des hausses de température encore plus élevées.
Les caractéristiques pluviométriques
Les régimes pluviométriques tunisiens sont caractérisés par des apports relativement modestes, inégalement répartis dans l’espace et très irréguliers dans le temps. Ainsi, 1/3 seulement du territoire bénéficie d’une pluviométrie annuelle égale ou supérieure à 400 mm, alors que les 2/3 restants reçoivent entre 400 et moins de 100 mm. Les précipitations se concentrent essentiellement entre les mois de septembre et mai, et en un nombre limité de jours, alors que la pluie reste quasi absente durant les mois d’été. Le régime saisonnier le plus fréquent est du type Hiver-Automne-Printemps-Eté, rarement du type Printemps- Hiver-Automne- Eté. En outre, plus des 2/3 du pays reçoivent en moyenne moins de 50 jours de pluie par an.
Au Nord de la Dorsale, le cumul pluviométrique annuel se situe entre 400 et plus de 1000 mm, atteignant même les 1500 mm sur les régions montagneuses du Nord-Ouest. Quant à la variabilité interannuelle elle laisse apparaitre, en général, une alternance de séquences humides et sèches allant de 1 à 5 ans.
En Tunisie Centrale, la pluviométrie varie de 200 mm à 400 mm/an et entre 200 et moins de 100 mm/an au Sud, instaurant une aridité typique. Aussi bien au Centre qu’au Sud, la variabilité intra-annuelle se traduit par un régime saisonnier du type Hiver-Automne-Printemps-Eté. Quant à la variabilité inter annuelle, elle est forte, mais du même ordre que celle au Nord.
L’étude de longues séries pluviométriques, aussi bien au niveau national que régional, ne montre pas de tendances significatives à la hausse ou à la baisse par rapport aux indices pluviométriques moyens constatés.
L’insolation et le rayonnement solaire global
La durée d’insolation moyenne du pays est relativement importante.
Les deux tiers Sud du pays bénéficient d’une durée d’insolation supérieure à 3000 heures par an, avec des pics de 3400 heures sur la côte Sud du pays (Golfe de Gabès).
La durée minimale d’insolation dans le tiers Nord se situe entre 2500 et 3000 heures par an.
La durée moyenne d’insolation varie de 4 à 7 heures/jour en hiver, et de 10 à 12 heures/jour en été, ce qui dote le pays d’un gisement solaire intéressant.
La moyenne quotidienne du rayonnement solaire global se situe entre 4,2 kWh/m2/jour au Nord-ouest, et 5,4 kWh/m2/jour à l’extrême Sud ; la majeure partie du territoire (plus de 80%) se situant dans la frange supérieure à 4,75 kWh/m2/jour.
Des facteurs naturels et anthropiques, sont à l’ origine de l’état actuel des ressources en sols : i) les pédogenèses successives du quaternaire qui ont impliqué aux différentes unités de sols leurs traits pédologiques majeurs (profondeur, richesse en matière organique, structuration verticale,…) et ii) les évolutions impliquées à leurs dynamiques actuelles par les activités humaines.
Trois grandes régions se distinguent par la nature de leurs sols et les modes d'exploitation de leurs terres :
-
- La Tunisie septentrionale, région à potentialité agro-sylvo-pastorale, qui se distingue par :
- des sols acides sur alternance d'argile et de grès, non calcaires, peu épais mais assez riches en matière organique et relativement stables. Ces sont occupés par une forêt de chêne Zeen et de chêne liège ; les plus dégradés sont formés de sous maquis ;
- des sols calcaires profonds occupant les versants marneux très sensibles à l'érosion hydrique ;
- des sols peu épais sur roche calcaire occupant les sommets des collines et sur glacis encroûtés des piedmonts ;
- des sols épais, stables et fertiles des nombreuses plaines plus ou moins étendues.
En dehors des couverts forestiers, les sols sont tous confrontés à de graves problèmes d'érosion hydrique inhérente i) au labour et à la mise en culture des terres en pente, ii) au surpâturage des parcours et iii) à la pratique d'assolements inadéquats en sec et en irrigué où l'intégration de l'élevage est quasi absente. Le manque de restitution organique (fumier, paille...) accentue l'appauvrissement des sols en humus et entraîne leur dégradation aussi bien physique que chimique.
Les sols des plaines, sous irrigation, sont menacés de dégradation chimique (salinisation), suite à l'irrigation à partir des eaux saumâtres, sans drainage suffisant pour lessiver les sels.
-
- La Tunisie centrale, région agro-pastorale, est dominée à parts égales par i) les sols lourds des plaines alluviales dont une grande partie est halomorphe, ii) les sols encroûtés calcaires squelettiques des grands glacis et iii) les sols profonds et légers qui étaient occupés par les riches parcours. Ces différentes unités sont confrontées à l'extension de l'arboriculture dans les steppes sableuses ce qui déclenche l'érosion éolienne, à la mise en culture des parcours naturels et alfatiers entraînant le rétrécissement des parcours et au développement de l'agriculture irriguée à partir des eaux dégradées provenant des nappes surexploitées aboutissant à la salinisation secondaire des sols.
- La Tunisie méridionale, à vocation pastorale, se distingue par ses sols arides, légers et vulnérables à l'érosion éolienne. Ils sont dominés par la présence de gypse. La mise en culture des steppes méridionales, par le développement de l'oléiculture et de la céréaliculture, est à l'origine de la désertification des parcours naturels qui par la déflation se transforment en reg de pierres et par les accumulations en dunes de sable.
Dans les trois grandes régions, la dégradation des terres est principalement due à l'action anthropique. L'occupation des sols ne correspondait pas réellement à leur vocation. Beaucoup de terres marginales, évaluées à plus d'un million d'ha, sont cultivées et une grande partie des sols sableux sont vulnérables à l'érosion éolienne dans les milieux arides suite aux labours.
De point de vue pédologique, le pays comprend trois grands systèmes :
- le système atlasique et tellien : montagnes et plateaux du Nord et de Centre- ouest (dorsale) ;
- le système littoral Nord-est au Sud-est (de Bizerte à la frontière libyenne) : glacis et plaines ;
- le système saharien et présaharien : dépressions fermées salées, plateaux pierreux, cordons dunaires et Erg.
Au sein de ces trois systèmes, les grandes unités de sol se différencient et se répartissent en fonction des composantes climatiques très contrastées, des roches-mères dont les formations carbonatées sont dominantes et de la végétation naturelle.
Les cartes pédologiques de la Tunisie au 1/500.000 et 1/3.000.000 (Ministère de l'Agriculture) font référence à la dénomination des grands ensembles de sols (système de classification).
Les unités pédologiques reconnues dans le système atlasique sont :
- Les sols brunifiés lessivés (parfois podzolisés) et les sols à mull ; ce sont les sols forestiers du Nord (domaine de l'humide et du subhumide) ;
- Les sols carbonatés (calcimagnésiques) sur roche-mère calcaire, dont l'épaisseur est variable selon la morphologie générale et renfermant des horizons encroûtés ou des éléments grossiers calcaires (i.e. la Dorsale) ;
- Les sols méditerranéens rouges (fersiallitiques) se développant sur les versants et les collines calcaires ;
- Les vertisols topomorphes et lithomorphes, dans les dépressions et les plaines intérieures, caractérisées par l'importance d'argile gonflante (montmorillonite) de couleur noirâtre (teneur élevée en matière organique).
- Les rendzines et sols rendzinimorphes sur croûtes calcaires et colluvions des piémonts, associés ou non à d'autres unités et pouvant se rencontrer un peu partout sur les reliefs du Nord et du Centre du pays.
- Les Sols alluviaux (peu évolués d'apport, tapissant les larges vallées des grands bassins et subissant, à l’aval, des processus de salinisation (basse vallée de la Medjerda et plaine de Beni Khiar –Kélibia).
Les unités pédologiques distinguées dans le système littoral Nord-est et Sud-est sont :
- Les sols salins occupant les dépressions semi-endoréiques et endoréiques (basse vallée de la Mejerda, Ariana, Bouficha) et les principales sebkhas (Kelbia, Sidi el Hani, Monastir, El Gharra et Charita). Ils se développant sur un matériau alluvionnaire et des terrains mio-plio-quaternaires (marnes, argiles gypsifères et sables) et où l'apport d'eau est chargé en sels de lessivage ;
- Les sols marginaux salés des bordures de sebkhas (lunettes et accumulation sableuse), moins salins à cause des apports sableux et sablo-limoneux ;
- Les sols isohumiques bruns, dont la texture est dominée par les éléments grossiers, surmontent des encroûtements calcaires. Ils sont associés aux sols calciomagnésiques et se développent sur de grandes surfaces, essentiellement dans les Basses Steppes, le Sahel et la région de Sfax;
- Les sols calcimagnésiques, alluviaux, salés et bruts d'érosion, se partagent à part presque égale le Sud-ouest de la Dorsale et les Hautes Steppes de la région de Kasserine. Ils sont généralement à nodules et croûtes calcaire ou gypseuse ;
- Les sols subdésertiques de la plaine de la Jeffara, évoluant d'Ouest en Est selon deux compartiments distincts (Haute Jeffara, Basse Jeffara et le sous-ensemble de la plaine d'El Ouara au Sud) ;
- Les sols lœssiques (sierozems et régosols) des monts des Matmata et leurs bordures (versants, les vallées et les grandes dépressions intérieures et même les glacis de raccordement et les plaines avoisinantes de la Jeffara), ainsi que ceux de Segui Gafsa.Ils sont développés sur une roche-mère d'origine éolienne ayant subi pendant le Quaternaire moyen et récent un remaniement et une pédogénèse assez prononcés (accumulations calcaires sous forme de nodules et encroûtement) ;
- Les sols peu évolués d’apport fluviatile ou éoliens du Sud-ouest dont ceux des Oasis, de texture sablo-limoneuse à sableuse, profonds, où la matière organique peut dépasser le taux de 0,5% et où des accumulations gypseuses peuvent apparaître à moyenne profondeur. L'encroûtement gypseux de nappe est omni présent aux périphéries de Garaât et de Chott et présentent souvent des caractères de salinité et d’hydromorphies.
Les unités constituant le Système saharien et présaharien sont :
- Les sols halomorphes (solontchak et solonetz) se développant dans les grandes dépressions (Chott Jerid, Chott Gharsa) et les nombreuses Sebkhas et Garaâts formant les exutoires des principaux bassins versants du Dahar et de la Jeffara. Ils forment des grandes étendues de croûte saline (saison sèche) ou de zones marécageuses (saison fraîche) et dont les périphéries sont occupées par des accumulations éoliennes à végétation halophyte ;
- Les sols sableux et dunaires des plateaux et de l'Erg Oriental. Les sables de cette dernière se distinguant par leur taille (sables grossiers ferruginisés). Ceux des plateaux (Dahar, périphérie des Chotts) ont un matériau plus fin (sables fins), blanc, ocre jaune, peu structuré, résultant d'une désagrégation mécanique et chimique d'un matériau gypseux ou lœssique ;
- Les sols caillouteux, dénommés aussi sols minéraux bruts, considérés comme lithosols ou régosols quand la matrice comprend plus d'éléments fins. Ils subissent l'impact des processus éoliens (déflation) ou fluviatiles (désagrégation) et occupent le Dahar, les versants des chaînons de bordure (Chareb, Matmata).
L’espace forestier correspond en gros aux terrains du domaine forestier de l’Etat, excepté les nappes alfatières. Il comprend :
- Les forêts proprement dites naturelles ou artificielles ;
- Les maquis et garrigues ;
- Des terrains dégradés, avec ou sans végétation arbustive, qui sont maintenus dans le domaine forestier par vocation.
La forêt (forêts naturelles, formations forestières dégradées et forêts artificielles) couvre 1151218 ha (IFPN, 2010). La surface atteint 1.3 millions d’hectares si on tient compte des aires reboisées hors forêt (FRA210/213, 2010).
-
- Les forêts naturelles (368.000 ha) sont représentées par :
- Des forêts de pin d’Alep (200.000 ha), de chêne liège (70.113 ha), de thuya (30.438 ha), de chêne zeen (8332 ha), un mélange de chêne zeen-chêne liège et chêne kermes (14220 ha), de pin maritime (5153 ha), de chêne vert (2369 ha), d’Acacia tortillis ssp raddiana (7574 ha) de chêne afares (45 ha) et diverses autres essences souvent en mélange (chêne vert, cyprès, oléastre, aulne, génevrier rouge, caroubier, frêne, …) couvrant une superficie de 29756 ha. Le chêne Afares existe sous forme de relique à Ain Zana et ne constitue plus de groupement forestier ;
- Des formations forestières dégradées (maquis et garrigues arborés ou non) couvrant 314070 ha.
-
- Les forêts artificielles couvrent une superficie de 311080 ha et sont constituées principalement d’espèces introduites ou locales plantées en pur ou en mélange telles que des Acacia (A. saligna, A. eburnea, A. salicina et A.cyclopis pour les plus utilisées), plusieurs espèces d’Eucalypyus, de pin (Pinus pinea, P.brutia, P.nigra laricio, P.nigra corcicana, P.radiata (syn. P. insignis), P. canariensis, P. coulteri et P. ponderosa, P.halepensis), de Cyprès, de Tamarix, etc.:
- Des formations forestières, paraforestières et steppiques constituent les principaux écosystèmes de la forêt naturelle.:
Les formations forestières incluent des :
- Forêts caducifoliées représentées par des zenaies;
- Forêts laurifoliées sclerophylles incluant des subéraies, illiçaies, des formations à oleo-lentisque avec ou sans caroubier, des cocciferaies (rares) et des formations à chêne kermes;
- Forêts de conifères : des pinèdes à base de pin maritime et pin d’Alep, des tetraclinaies et des cyprès ;
Les formations paraforestières sont formées de :
- Maquis et de garrigues arborés ou non incluant de façon variable les essences forestières principales ;
- Steppes.