La désertification dans l'UMA

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Le Maghreb comprend cinq pays nord-africain, à savoir, d'est en ouest : La Libye, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie. L’ensemble couvre plus de six millions de km2.

Le Maghreb possède une façade maritime verdoyante, qui s’étend sur près de 5 000 km en bordure de la mer Méditerranée, de Toubrouk à Tanger, et sur 700 km, le long de l’Atlantique, de Tanger à Agadir. La côte devient ensuite désertique jusqu’à l’embouchure du Sénégal, 1 500 km plus au sud.

L’espace maghrébin est dominé au nord-ouest par le système montagneux de l’Atlas, qui forme une barrière entre la côte méditerranéenne et le Sahara. Au sud et a l’est de l’Atlas s’étend le Sahara qui constitue près de 80 p. 100 du territoire du Maghreb. Dans la zone de transition, entre montagnes et désert, et sur la bande côtière qui sépare les montagnes de la mer, se concentre l’essentiel des terres arables.

Le vaste système montagneux de l’Atlas s’étend sur 2 400 km de l’embouchure de l’oued Sous, dans le sud-ouest du Maroc, jusqu’au cap Bon et au golfe de Gabès, dans le nord et l’est de la Tunisie.

Il est constitué de plusieurs chaînes distinctes :

  • au Maroc, le Haut-Atlas, ou Grand-Atlas, région la plus élevée et comportant le mont Toubkal, d’une altitude de 4 165 m, le point culminant du maghreb ;
  • vers le nord, dans le centre du Maroc, se trouve la deuxième chaîne la plus élevée, le Moyen-Atlas, qui culmine à environ 3 350 m ;
  • au sud marocain du Haut-Atlas et parallèle à lui, l’Anti-Atlas qui culmine à 2 531 m ;
  • au Nord du moyen Atlas, le Rif que certains considèrent faisant partie de l’Atlas tellien, chaine s’étendant le long de la côte méditerranéenne en Algérie et en Tunisie ;
  • au sud du Tell, l’Atlas saharien s’élève entre les hauts plateaux algériens et le Sahara pour se prolonger à l’est par les Aurès et la Dorsale tunisienne qui culmine par 1 544 m à Chambi.

Le Sahara maghrébin couvre la totalité du Sahara-Occidental, la majeure partie de la Mauritanie, de l’Algérie et de la Libye, ainsi que de nombreuses régions du Maroc et de la Tunisie. Il se poursuit à l’est jusqu’en Égypte et au Soudan, et au sud jusqu’aux zones semi-arides du Sahel (Tchad, Niger, Mali, Sénégal).

C’est le plus vaste (la totalité du Sahara couvre 8,5 millions de Km2) et le plus chaud désert du monde. Il est constitué d’un socle sédimentaire érodé. Son relief comporte des cuvettes (Tafilalet, au Maroc) entrecoupées de plateaux (Ennedi, Tademaït et Tassili) et de quelques systèmes montagneux volcaniques isolés dont les sommets les plus élevés ne dépassent pas 3 000 m (le Hoggar, dans le Sud algérien, et le Tibesti, de part et d’autre de la frontière de la Libye et du Tchad).

Les écarts de températures et les vents chargés de sable ont modelé le paysage saharien, où dominent les regs, des espaces plats couverts de pierres et de graviers (Tanezrouft, en Algérie, et Grand Reg libyen), hostiles et dépouillés. Les ergs (dunes de sable) ne couvrent que le quart du territoire saharien (Erg occidental et Erg oriental, en Algérie et partiellement en Tunisie, Idehan de Mourzouk, en Libye).

Le Sahara n'a pas toujours été un désert : il a connu une succession de climats arides et humides, chauds et froids :

  • 20.000 av JC : le Sahara est un désert aride ;
  • 12.000 av JC : la limite sud-est actuelle remonte à hauteur du tropique du Cancer ;
  • 11.000 av JC : c'est la limite sud-ouest qui remonte, la surface désertique est alors moitié moindre que l'actuelle ;
  • 8.500 av JC : le radoucissement du climat continue; le Sahara est couvert de steppe et de savane ;
  • 6.500 av JC : bien que le réchauffement s'amorce, le Sahara est encore humide ;
  • 3.000 av JC : le désert acquiert son climat aride actuel.

En effet, a l'époque préhistorique, la végétation abondait dans le Sahara. Même pendant la période humide succédant à l'ère glaciaire du pléistocène, qui s'acheva il y a 10 000 ans, il y avait encore des forêts dans les montagnes au centre du Sahara. Il y a cinq millénaires environ, l'ensemble de la planète commença à se réchauffer, et de cette période sèche, naquit le climat désertique qui prévaut aujourd'hui dans le Sahara.

Plus récemment, le Sahara continue d'évoluer : il s'étend de plus en plus vers le nord et vers le sud. Depuis plusieurs décennies, toutefois, on sait que l'empiétement régulier et destructeur du Sahara sur les régions de savane plus fertiles situées au sud (le phénomène de “désertification”) est partiellement dû à des facteurs humains.

Les zones arides et semi-arides (le Sahara exclu) occupent une superficie estimée approximativement à 576.500 km2. D'une façon générale, dans ces zones, les sols sont caractérisés par une mauvaise utilisation et une affectation agricole inappropriée, d'autant plus qu'ils sont, en majorité, riches en calcium, voire gypseux, ce qui limite leur productivité.

Les ressources en eau mobilisables au Maghreb s'élèvent à 46 milliards de m3, dont 65 % provenant des eaux de ruissellement. Les sécheresses répétées au cours des deux dernières décennies ont provoqué des déficits importants en eaux de surface.

La principale conséquence de la désertification au Maghreb concerne la diminution progressive de la productivité des terres ayant pour corollaire une pression démesurée sur les zones non affectées ou légèrement menacées par ce fléau, induisant elle- même à son tour le risque de désertification des zones non encore touchées.

Les effets de la désertification, combinée à la sécheresse prolongée, ont provoqué des dégâts non seulement à l'environnement lui même, mais aussi aux infrastructures, aux installations humaines et aux ressources en eau vitales pour la survie dans les zones arides. Cette situation a entraîné des restrictions dans la fourniture de l'eau potable et d'irrigation dans la plupart des pays du Maghreb.

De même, la biodiversité a été réduite sur les plans faunistiques et floristiques.

En outre, sur le plan social, la désertification a eu pour conséquences la fin du nomadisme, l'extension de la pauvreté et de l'exode rural dans les zones touchées par ce fléau.

Actuellement, à l’échelle du Maghreb, les zones menacées par la désertification couvrent 121 millions d’ha, selon les estimations du Centre Arabe d’Etudes des Zones Arides (ACSAD).

Les actions de lutte contre la désertification sont relativement anciennes dans le Maghreb. En effet, bien avant la conférence des Nations Unies sur la désertification (Nairobi, 1977), certains pays du Maghreb ont pris des mesures législatives et ont entrepris des efforts visant la conservation et l'amélioration des ressources naturelles et la lutte contre l'ensablement, ainsi que la mobilisation des ressources hydriques, et ce dans le cadre des priorités du développement économique et social. Au cours des années 70, ces efforts se sont améliorés dans une tentative visant à traiter le problème de la désertification d'une manière plus judicieuse, dans le cadre de politiques sectorielles ou même sous - sectorielles de développement et notamment celles relatives au développement agricole et dans certain cas, dans le but de lutter contre le chômage et la pauvreté. Mais, le problème de la désertification n'a été pris en considération dans les politiques de développement qu'à la fin des années 70, à la suite de la conférence de Nairobi et ce par l'établissement en 1978 du projet de la "Ceinture verte des pays du Nord de l’Afrique " couvrant les pays du Maghreb et l'Egypte (sous l'égide du PNUD et de l'ALECSO) et par la mise en place de cellules nationales chargées du problème de la désertification.

C'est ainsi qu'au cours des années 80, chacun des pays du Maghreb a adopté une stratégie ou un plan national de lutte contre la désertification intégré dans son plan de développement économique et social. Quant à l'évolution institutionnelle et législative relative au domaine de la lutte contre la désertification, elle a reflété celle des politiques et stratégies nationales à ce sujet.


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